méthode audio orale
LA MÉTHODE AUDIO-ORALE
Dan DOBRE
1. Cadre théorique et historique général
1.1 Les sources théoriques de cette méthode trouvent leur origine dans le behaviorisme et surtout dans certaines pratiques pédagogiques d’inspiration skinnerienne incapables de se constituer dans une méthode à part [4].
La première conséquence de la mécanique pavlovienne du stimulus – réponse est sans doute le caractère répétitif des exercices, le renforcement constant des acquisitions. Mais la répétition des patterns des exercices structuraux – principale technique de la méthode audio-orale – ne constitue pas le caractère essentiel de la pédagogie behavioriste; la répétition par elle-même « ne peut avoir aucun effet, si n’ont pas été aménagées des contingences de renforcement adaptées aux acquisitions visées » [4, p. 30]. Autrement dit, il faut prendre en compte les stimulations en tant que situations qui déclenchent les productions éventuellement répétitives. L’apprentissage ne doit pas être l’effet de l’itération des structures stéréotypes; il doit produire des comportements nouveaux de par l’activité de l’apprenant.
Vu « l’ésotérisme » des écrits skinneriens, le
« flou » des concepts véhiculés [4, p. 31], leur opérationnalisation effective dans la pratique courante est aléatoire, difficile à saisir et à marquer son territoire. Ce qui est sûr, c’est que la méthode en question est de beaucoup redevable à la mécanique skinnerienne sérieusement mise en cause par les critiques de Chomsky qui en a montré les limites [7].
1.2 Nouvelle surtout par les concepts mis en jeu que par ses procédés, la méthode audio – orale est d’origine nord-américaine [8].
Mis à part le cadre théorique que nous venons d’esquisser, deux expériences didactico-historiques ont servi de base à sa réalisation.
a. l’expérience que des linguistes célèbres comme
L. Bloomfield, E. Sapir et F. Boas ont eu dans l’enseignement des langues indiennes;