Méthode de la dissertation
1 Principes généraux
1.1 Qu’est-ce qu’une dissertation ?
Donner des raisons pour penser une chose plutôt qu’une autre. Donner = donner à partager, suppose une langue claire et un ordre d’exposition.
Le but : ressortir moins bête après qu’avant ; c’est cette différence qu’il faut arriver à produire ( exercice intellectuel) ; donner l’impression d’avancer ; donner les moyens de mémoriser ( exercice rhétorique).
1.2 Quelle disposition d’esprit faut-il adopter pour faire une bonne dissertation ?
Imaginez, puisque c’est la vérité, que vous ne connaissez pas grand chose à la philosophie, mais qu’en quatre heures, vous avez le temps de présenter une progression qui se tienne. Ce qui compte, ce n’est pas le tout de votre personne, ou le tout de votre connaissance, auxquels personne n’a de toute façon accès : la seule chose qui compte est cette copie.
Apprendre à aborder un sujet de manière réaliste. Il ne faut pas espérer apporter le dernier mot sur la question. Il s’agit plutôt de cartographier un problème philosophique, et de proposer un chemin qui permette de le traverser, éventuellement jusqu’à indiquer un moyen pour en sortir.
1.3 Comment sont construits la plupart des sujets de dissertation, et quelles leçons peut-on en tirer ?
Un sujet de dissertation pose souvent une question ambiguë, qui donne envie de répondre plusieurs choses contradictoires. Mais en reformulant la question de manière affirmative, et en développant les différents aspects de sa signification, on aboutirait à plusieurs thèses distinctes et en réalité non contradictoires. Le travail de dissertation consiste à examiner à quelles conditions chacune de ces thèses peut rationnellement être soutenue.
L’identification de ces thèses fournit les grandes parties du plan. Les arguments pour soutenir ces thèses fournissent les sous-parties.
Réciproquement, en prenant pour point de départ les différentes thèses, et en adoptant une formulation suffisamment vague, on