Négociants et académies
Les négociants : une nouvelle élite.
A) Le négoce : un nouvel état d'esprit.
Avec l'influence grandissante du négoce en France, ce sont de nouvelles attitudes et de nouvelles valeurs qui se propagent dans la société.
Avant, l'élite traditionnelle était composée du clergé et de la noblesse : alors que le clergé doit passer par l'apprentissage dans les collèges ou les universités pour accéder aux ordres, la noblesse se contente de la naissance pour intégrer les hautes sphères de l'État. En effet, le système de filiation permet aux enfants de nobles d'hériter de la noblesse de leurs parents. La notion d'effort, de travail présente dans l'étymologie latine du mot « negotium » est donc inconnue pour cette élite qui n'a pas besoin de travailler pour subsister ou pour obtenir une quelconque reconnaissance sociale.
De plus, le mode de vie idéal d'un noble, désigné par l'otium est le loisir. Le Noble n'exerce pas de métier, il se contente de vivre sans travailler ou de faire travailler son argent, en investissant dans des propriétés, par exemple, qui lui assure un placement de longue durée.
Le négociant, quant à lui, n'a d'autres choix que de travailler pour subsister mais également pour acquérir une reconnaissance sociale, que sa naissance ne lui permet pas. Ainsi, comme la naissance ne lui donne rien, c'est sur le mérite qu'il est jugé et c'est par le travail que cela se concrétise.
La capacité de s'enrichir, de diminuer l'écart entre les différentes couches sociales est pour lui la récompense du travail : ainsi le système qui structure les négociants relève de la méritocratie puisque c'est leur aptitude, leur talent et le travail qui les font entrer dans l'élite de l'époque.
Ainsi certaines familles négociantes partent de rien et finissent par arriver aux plus hauts postes des villes portuaires ou acquièrent une influence, simplement par leur enrichissement. C'est le cas pour la famille Raba à Bordeaux. Arrivée le 24 juin