Nadja
Résumé :
Le récit commence par cette question fondamentale et insoluble : « Qui suis je ? » . S'ensuit alors un long prologue qui propose une série de réflexions qui visent à expliquer la démarche de Breton, avant qu'il ne rencontre Nadja. Il essaie de répondre à partir d'un proverbe : « Dis moi qui tu hantes , je te dirai qui tu es. » Le projet d'André Breton est de comprendre en observant la façon dont se déroule sa vie , en quoi consiste sa singularité. Sans plan préconçu et avec subjectivité, André Breton « nous plonge d'emblée dans une conception du surréalisme comme mode de vie : il est fait de déambulations au hasard, dans un Paris insolite , d'un narrateur seul ou en compagnie de ses amis , Aragon, Soupault ou Desnos . ». André Breton évoque quelques événements qui ont marqué sa vie comme autant de signaux et dont il a été le « témoin hagard », quelques « accidents de pensée » et « de pétrifiantes coïncidences», jusqu'au moment il rencontre Nadja. Cet événement qui forme la partie centrale de l'ouvrage lui apparaît « comme un fait-précipice, de nature à l'entraîner sur les voies d'une exploration mystérieuse du rêve, de la folie, du langage, dans un Paris en proie au vertige des signes, qu'il parcoure comme un grand cryptogramme. »
Puis se produit « l'entrée en scène » de Nadja : on sait qu'il s'agit d'une jeune femme que la misère a conduit à se prostituer et qui s'appelle en réalité Léona D. Le poète l'a rencontrée en 1926 et a conservé ses lettres et ses dessins. « Elle me dit son nom , celui qu'elle s'est choisie : « Nadja, parce qu'en russe , c'est le commencement du mot espérance , et parce que ce n'en n'est que le commencement. » Elle est un « génie libre » , une « créature toujours inspirée et inspirante ».
Nadja va initier le narrateur à la transformation du quotidien en l'entraînant dans des déambulations à travers les rues de Paris. Cette femme mystérieuse, qui s'affirme comme «l'âme errante», invite le poète