Nana de zola.
Maintenant, Nana ne fourrait plus des boules de papier dans son corsage. Des nichons lui étaient venus, une paire de nichons de satin blanc tout neufs. Et ça ne l’embarrassait guère, elle aurait voulu en avoir plein les bars, elle rêvait des tétais de nounou, tant la jeunesse est gourmande et inconsidérée. Ce qui la rendait surtout friande, c’était une vilaine habitude qu’elle avait prise de sortir un petit bout de sa langue entre ses quenottes blanches. Sans doute, en se regardant dans les glaces, elle s’était trouvée gentille ainsi. Alors, tout le long de la journée, pour faire la belle, elle tirait la langue.
— Cache donc ta menteuse ! lui criait sa mère.
Et il fallait souvent que Coupeau s’en mêlât, tapant du poing, gueulant avec des jurons :
— Veux-tu bien rentrer ton chiffon rouge !
Nana se montrait très coquette. Elle ne se lavait pas toujours les pieds, mais elle prenait ses bottines si étroites, qu’elle souffrait le martyre dans la prison de Saint-Crépin ; et si on l’interrogeait, en la voyant devenir violette, elle répondait qu’elle avait des coliques, pour ne pas confesser sa coquetterie. Quand le pain manquait à la maison, il lui était difficile de se pomponner. Alors, elle