Paragraphe de commentaire sur nana de Zola Une séduction féminine particulièrement charnel Nana, qui est très mauvaise actrice, séduit son public par sa sensualité. Cette sensualité apparaît dans quelques touches descriptives qui permettent d’esquiver son portrait. Elle a une silhouette bien campée et plantureuse : « très grande, très forte pour ses dix- huit ans ». Son visage a des formes très nettement érotisés, comme une fossette au menton qui apparaît quand elle rit : « un amour de petit trou au menton » ou une bouche sensuelle « sa petite bouche rouge ». Quand ce qu’elle chante a une tonalité grivoise : « certains vers un peu vifs », les traits de son visage s’animent : « une friandise retroussait son nez dont les ailes roses battaient » ou bien « une flamme passait sur ses joues ». C’est par la mise en évidence des formes de son corps qu’elle suscite l’enthousiasme du public. Ainsi le premier spectateur qui applaudit est un très jeune homme des fauteuils d’orchestre qui la dévore des yeux : « yeux écarquillés, face blonde enflammée par la vue de Nana ». Les premiers applaudissements qu’elle suscite viennent des jeunes gens qui sont « empoignés par le galbe de son corps ». C’est d’ailleurs de sa sensualité qu’elle joue quand, très à l’aise devant le public, elle suggère d’un clin d’œil « qu’elle n’avait pas le talent, mais (…) qu’elle avait autre chose » . Enfin les tonnerres d’applaudissements de l’ensemble du public arrivent, elle exhibe généreusement son corps : « coup de hanche qui dessina une rondeur » , « la taille pliée, la gorge renversée, elle tendait les bras ». Soulignons que les deux images que l’on trouve dans le texte montrent clairement qu’entre elle et son public, il y a une relation physique presque animale. La métaphore : « elle grattait si bien son public au bon endroit » assimile le public à un chien qu’on flatte. Et l’enthousiasme du public atteint un paroxysme quand elle exhibe les petits cheveux de sa nuque qui sont