Nandor Glid - Mémorial de Yad Vashem
Mémorial de Yad Vashem, Nandor Glid, 1968
Il sagit d'une sculpture de Nandor Glid installée à Dachau en 1967, oeuvre dont une reproduction se trouve au mémorial de Yad Vashem, en Israël. Elle mesure environ 5 mètres de longueur sur 2 mètres de hauteur.
C'est une sculpture en bronze qui représente des corps extrêmement maigres, anguleux et disloqués, déformés et emmêlés. Les membres, allongés ou tordus, semblent accrochés à des fils de fer barbelés, les bouches des têtes renversées sont grandes ouvertes, les mains se tendent, doigts écartés. Le tout donne l'impression d'un entremêlement de squelettes et de fils de fer barbelés et ce sont parfois les corps eux-mêmes qui semblent se faire fils de fer barbelés : les membres reproduisant les fils, les doigts et orteils écartés imitant les barbes. La couleur grisâtre et sombre est en accord avec l'enjeu de l'oeuvre : rendre hommage aux victimes des camps de concentration.
L'auteur est un rescapé des camps de concentration. Il produit cette oeuvre à l'occasion d'un concours, lancé en 1959, destiné à introduire des oeuvres d'art dans le camp de Dachau transformé en musée et en lieu de mémoire. Nandor Glid est né en 1924 et décédé en 1997.
Les corps rappellent de manière réaliste les cadavres des fosses communes ainsi que les corps émaciés des survivants. L'oeuvre évoque aussi les nombreux prisonniers qui se suicidèrent en se jetant contre les fils barbelés entourant les camps.
C'est une oeuvre très émouvante par la couleur cendre, les bouches ouvertes et les corps crispés par l'atroce souffrance qui dénoncent la barbarie nazie et font hommage aux décédés.
Elle a aussi une fonction symbolique, celle de représenter l'enfermement par les corps qui forment des fils de barbelés et l'absence de réaction du reste du monde par les bouches ouvertes sur un cri silencieux et les mains tendues en vain.
Cette oeuvre me rappelle le tableau Gazage de David Olère.
Les tons sont les