Nanotubes de carbone le de renouveau
2e semestre 2009/HesaMag #01
Dossier spécial 16/30
Nanotubes de carbone, le pari d’une région d’Europe en quête de renouveau
Les nanotechnologies sont au coeur d’une compétition économique mondiale. Une course dans laquelle personne ne veut être distancé, grands Etats comme acteurs régionaux. Illustration avec la Wallonie, une région de Belgique qui a décidé de miser sur les nanos pour assurer une partie de sa reconversion industrielle. Entre promesses économiques et incertitudes sanitaires, un pari risqué.
Un reportage de
Denis Grégoire
Rédacteur en chef
1. Lafon, D, Roos, F et
Ricaud, M 2008, Les nanotubes de carbone : quels risques, quelle prévention ?, Hygiène et sécurité du travail. Cahiers de notes documentaires, 1er trimestre, n° 210, INRS.
Dans le grand hall industriel, le réacteur est capable de produire jusqu’à 40 tonnes de nanotubes de carbone par année. Il n’occupe pourtant au sol qu’une trentaine de mètres carrés. Le reste de la dalle de béton accueillerait facilement d’autres réacteurs, signe tangible des immenses espoirs fondés par la PME Nanocyl dans le développement de l’industrie des nanomatériaux. En matière de nanotechnologies, Nanocyl est tout à la fois le fer de lance et la fierté de la Wallonie, région francophone située au sud de la Belgique. Emanation des universités de Namur et de Liège, l’entreprise a connu une forte croissance depuis sa création en 2002, pour aujourd’hui figurer dans le top mondial des producteurs de nanotubes de carbone.
La jeune entreprise s’est implantée à
Sambreville, entre Namur et Charleroi, sur un terrain qui jouxte une usine du géant belge de la chimie Solvay. Chez Nanocyl, contrairement à son prestigieux voisin, aucun fourmillement de travailleurs, pas de panaches de fumée dans le ciel. Juste une buse métallique qui crache du feu, seul signe extérieur d’une activité industrielle. Et pour cause, un seul opérateur par machine veille à la bonne marche de la production. L’industrie des nanos est ici