Naofal

521 mots 3 pages
I. En un sens oui, car si l’absence d’Etat est l’état de Nature hypothétique, on peut imaginer comme Rousseau que les hommes y jouissent d’une liberté « totale » qui n’a pour bornes que les force de chacun. Qui dit Etat, dit forcément règles communes,donc limitation de la liberté de chacun pour bénéficier de la protection de la force commune. L’Etat étant un lieu de pouvoir on peut aussi craindre des abus à la mesure de ce pouvoir transcendant, alors qu’à l’Etat de nature, même si certains sont plus forts que d’autres, personne n’incarne une force au dessus et même étrangère aux autres forces. Les anarchistes tiennent pour responsable l’Etat de la violence qu’il déchaîne en interdisant, en forçant à l’obéissance, en posant les individus les uns contre les autres (ta liberté s’arrête à la mienne et la mienne est arrêtée par la tienne), en imposant son intérêt contre l’intérêt général.
II. Mais l’absence d’Etat ce n’est pas nécessairement le bon sauvage solitaire, ou cette société idéale pacifique et raisonnable que vante les anarchistes. On peut penser que sans Etat, c’est comme le pense Hobbes, ce serait la sauvagerie, une guerre de tous contre tous, donc dans ce cas, il vaut mieux l’Etat que le désordre et la mort. D’autant que si l’homme est insociable, il est aussi sociable, il ne peut pas se passer de la vie en société et celle-ci ne semble pas pouvoir se passer d’une structure, d’un lien vertical, et si ce lien n’est pas celui de la communauté religieuse ou de la communauté primitive, appuyée sur un passé ancestral, une cohésion naturelle ; l’Etat peut-être ce lien. De plus, ce que l’on craint, ce n’est pas l’Etat mais ses dérives possibles que l’on sait très probables au regard de la nature humaine chez les gouvernants et de la société civile (les gouvernés) L’indifférence pour le domaine public, l’individualisme, le culte du bien-être, la passion de l’égalité, tout cela fait qu’on exige de plus en plus d’Etat et qu’on s’y intéresse de moins en moins).

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