Naofal
II. Mais l’absence d’Etat ce n’est pas nécessairement le bon sauvage solitaire, ou cette société idéale pacifique et raisonnable que vante les anarchistes. On peut penser que sans Etat, c’est comme le pense Hobbes, ce serait la sauvagerie, une guerre de tous contre tous, donc dans ce cas, il vaut mieux l’Etat que le désordre et la mort. D’autant que si l’homme est insociable, il est aussi sociable, il ne peut pas se passer de la vie en société et celle-ci ne semble pas pouvoir se passer d’une structure, d’un lien vertical, et si ce lien n’est pas celui de la communauté religieuse ou de la communauté primitive, appuyée sur un passé ancestral, une cohésion naturelle ; l’Etat peut-être ce lien. De plus, ce que l’on craint, ce n’est pas l’Etat mais ses dérives possibles que l’on sait très probables au regard de la nature humaine chez les gouvernants et de la société civile (les gouvernés) L’indifférence pour le domaine public, l’individualisme, le culte du bien-être, la passion de l’égalité, tout cela fait qu’on exige de plus en plus d’Etat et qu’on s’y intéresse de moins en moins).