nationalisme africain
Elie MAMBOU
Université de Rouen
On ne saurait approcher, de manière objective, un texte sur le nationalisme sans élucider au préalable le sens de ce concept. On peut également s’interroger sur ce qu’est une nation et sur le lien entre nation et nationalité. En quoi une nation diffère t-elle d’une autre nation ? En d’autres termes, quelle est l’identité d’une nation souveraine ? Ces questions nous introduisent de plain-pied dans une autre problématique à savoir, qu’est-ce qui a motivé les peuples assujettis des anciennes colonies britanniques d’Afrique occidentale à revendiquer leur
autonomie
et
leur
indépendance ?
Imagined
Communities de Benedict Anderson constitue un support intéressant et pertinent pour tenter de répondre à ces interrogations. Par ailleurs, on ne peut pas s'empêcher de s'interroger sur l'intérêt que cet ouvrage revêt pour la recherche, et en quoi il peut nous être utile, voire nous aider dans nos investigations.
« Nationalism », selon Benedict Anderson « is the expression of national feeling; the expression of a radically changed form of consciousness. »[1] Cette définition rejoint, dans une certaine mesure, celle d'Ernest Gellner pour qui : « Nationalism is the awakening of a nation to self-consciousness: it invents nations where they do not exist.
»[2]
1
La “nation” a toujours été conçue comme une entité géographique et économique, mais aussi comme un vaste assemblage humain, qui se caractérise par la conscience de son unité nationale, culturelle et la volonté de vivre en commun, c'est-à-dire, le peuple. Le concept de
“nationalité” implique en général le sentiment d'un individu ou d'un peuple d'appartenir à une nation. Cependant, le terme “nationalisme” peut encore désigner les revendications d'un peuple opprimé, dominé ou assujetti aspirant à l'indépendance. Autrement dit, le nationalisme sous-entend la volonté