negritude
Introduction générale
La négritude est un mouvement nègre impulsé par des intellectuels de couleur (DAMAS, CESAIRE, SENGHOR) dont l’objectif est de rendre la dignité aux noirs, après des années de frustration psychologique, culturelle et politique. Pour Léopold Sédar SENGHOR « c’est un certain nombre de valeurs que nous considérons comme nègres et le désir de rester fidèles à ces valeurs ». Selon Jean-Paul SARTRE, dans une perspective existentialiste « c’est l’être – dans le monde noir ». Selon Aimé CESAIRE « la négritude est la simple reconnaissance du fait d’être noir et l’acceptation de ce fait, de notre destin de Noir, de notre histoire et de notre culture ».
I. Typologie de la négritude
L’idéologie nègre se fonde sur la réappropriation collective de l’histoire commune de l’ensemble de la diaspora noire. Plusieurs approches de celle-ci sont envisageables, car l’identité du nègre reste un espace oblitéré par l’existence d’un colonialisme mental et culturel, promulgué par l’esclavage. Elle crée donc l’émergence d’une unité substantielle (noyau identitaire), elle affirme l’originalité de son vécu (être au monde) puis sa spécificité (authenticité), ses concepteurs (CESAIRE et SENGHOR) s’inspirent du surréalisme comme mouvement de pensée anti-intellectuelle, et réclament l’illogisme c’est-à-dire l’intuition, comme fondation à toute raison inductive. Autrement dit, ils prônent une rupture avec la ligne cartésienne énoncée dans le cogito, thèse physique du monde et soutien aux lois de la normalité une symbolique introspective comme présence véritable au monde, l’intelligibilité du monde noir, son expression s’expriment par exclusion de la civilisation blanche et incarnation qualitative de son essence au monde nègre que décrit la négritude. Si nous en faisons une typologie, c’est l’esprit opposé au modèle européen de vérité. Citations de CESAIRE et de SENGHOR :