Nevermore, verlaine
Le paysage du 1er quatrain est présenté comme un tableau impressionniste .Les éléments de description d’automne sont rares et imprécis et les couleurs sont atténuées : « rayon », « bois jaunissant ». Le portrait de la jeune fille est limité à une simple évocation : « cheveux », « regard émouvant », « main blanche ». Cependant Verlaine décrit sa voix gràce à une accumulation de termes mélioratifs, qui connotent la beauté et la pureté : « or vivant », « frais », « angélique ». Dans ce poème ce qui est éphémère est beau et essenciel. On retrouve largement cette sensation chez d'autres grands auteurs tel que Baudelaire, qui attache une grande importance au parfum, sons et couleurs, bien qu'ici le thème de souvenir est original. La situation évoquée par le poème de Verlaine est le souvenir d'une promenade sentimentale. Au début submergé il parvient progressivement à concrétiser ce souvenir dans une plongée de plus en plus précise jusqu'aux lèvres qui murmurent ce premier «oui» , pourtant lointain dans le passé. Son trouble passé laisse la place à un désir présent, qui ne pourra plus être satisfait. D`où vient sa nostalgie, tristesse et mélancolie. La répétition du mot « souvenir » et la mélodie interrogative au 1er vers donnent un ton de complainte : le poète ne peut chasser ce souvenir obsédant. Il apostrophe sa mémoire en se plagnant «que me veux-tu». On remarque la connotation mélancolique: «automne», «monontone», «atone» et «détone». Tout est au singulier dans ce 1er quatrain, la grive, le soliel, un rayon, la bise. Le chagrin d'amour de Verlaine le laisse inconsolable «morne et seul». L`irrégularité dans la disposition des rimes (AAAA/BBBB/CCD/EDE) par rapport aux règles classiques