Nietszche
LIBERTE
« ...L’aspect d’un être sans liberté empoisonnerait mes plus grandes joies ».
Nietzsche, Humain, trop humain
Long est le chemin vers la liberté… Pour l’homme primitif, il existait une seule prison - la Nature. Afin de gagner sa liberté envers elle, il s’est allié à d’autres hommes et a créé ainsi sa deuxième prison
- la Société. Mais pour survivre dans cette prison il a dû inventer encore son ultime cellule - la Morale. Prison invisible, et donc celle dont l’homme se libère le plus difficilement.
A l’analyse du thème de la liberté, trois niveaux se dessinent. Mais il semble que depuis longtemps l’homme n’associe plus le nom de la liberté à sa liberté vis-à-vis de la nature. S’il neige, l’homme sait être au chaud, sous le grand soleil il se réfugie dans l’air conditionné. Et quand un tremblement de terre ou un autre malheur du même acabit s’abat sur lui, l’homme délègue la responsabilité au hasard et à la fatalité. C’est entre la liberté sociale et la liberté individuelle que se situe la liberté humaine. La philosophie a beaucoup traité de la liberté sociale sous le nom de la politique. Depuis La République de Platon, un des premiers livres qui trace les lois de l’organisation sociale et jusqu’au
Manifeste du parti communiste qui a inspiré la moitié du globe, les philosophes ont essayé d’arranger théoriquement un monde dans lequel il y aurait moins d’oppression et plus de liberté ; pratiquement, beaucoup d’insurrections et de révolutions ponctuant la vie de l’humanité durant plus de deux mille ans ont visé le même but.
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La plus grande illusion de liberté sociale fut le socialisme. Bien avant qu’il échoue, Dostoïevski mettait en garde contre la violence que ce système propose pour monter au pouvoir et puis pour garder ce pouvoir. Contrairement au christianisme, dans la dictature du prolétariat, la violence est exprimée ouvertement et justifiée comme un moyen de libération. Prince Mychkine dit dans