Nietzsche, le gai savoir, introduction commentaire de texte

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Nietzsche entend mener à bien dans ce texte ce qu'il a nommé ailleurs la généalogie de la morale : il s'agit d'élucider l'origine et le fondement de nos systèmes moraux, c'est-à-dire de se demander pourquoi tel comportement est valorisé, nommé « bon » et récompensé par le corps social tout entier, tandis que tel autre est jugé « mauvais » et, en tant que tel, châtié ou puni. Pourquoi par exemple disons-nous que l'altruisme est une vertu, et l'égoïsme un vice ? Pourquoi sommes-nous tous convaincus que celui qui en toutes choses ne recherche que son propre avantage est un homme méchant, tandis que cet autre qui fait montre de dévouement et de désintérêt est érigé comme un exemple à suivre ? La réponse nietzschéenne est simple : notre morale est un système de valeurs destiné à favoriser tel type de comportement et à brider tel autre, tout et uniquement en fonction des conséquences qu'ils auront sur le corps social : ce qui est utile au groupe est « bon », ce qui lui est nuisible est réputé « mauvais ».
De là s'ensuit un paradoxe que Nietzsche prend un malin plaisir à révéler dans toute sa crudité : nous nommons « bons » le désintéressement et l'altruisme… par égoïsme et par intérêt. Une « bonne » action n'est jamais bonne, précisément, pour celui qui la fait, puisque pour être bonne, elle doit servir les intérêts des autres et non les siens – de ce point de vue, un égoïste, c'est seulement un homme qui ne pense pas assez à moi. Ainsi donc, on oppose les vertus et les vices, en oubliant qu'ils sont aussi intéressés les uns que les autres : l'homme « vertueux », c'est seulement celui qui fait passer les intérêts de la société avant les siens. Par conséquent, ce que cette opposition naïve tend à oublier, c'est que tous nos comportements, qu'ils soient « bons » ou « mauvais », ont une origine commune : les instincts, qui sont autant de tendances luttant chacune pour la domination. Un homme « moral », c'est donc simplement un homme chez qui un instinct en particulier a

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