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Le récit à la première personne se distingue de l’autobiographie, de l’autofiction et du roman autobiographique. Malgré l’usage exclusif de la première personne du singulier ou du pluriel, le récit à la première personne ne représente pas, comme dans le roman autobiographique, l’auteur dans le personnage du roman. Même lorsqu’il se présente comme une autobiographie, il en diffère dans la mesure où l’histoire ne repose pas sur le vécu de l’auteur.
Cette forme narrative a connu une grande vogue au xviiie siècle où la majorité des romans ont appliqué cette forme englobant plusieurs genres romanesques. Le récit à la première personne se présente le plus souvent sous la forme demémoires (Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut, la Vie de Marianne, la Religieuse, les Mémoires du comte de Comminge), d’une correspondance (les Liaisons dangereuses, les Lettres persanes, Julie ou la Nouvelle Héloïse), voire de confessions ou d’un journal intime. Les écrivains de langue anglaise (Daniel Defoe, Samuel Richardson, Henry Fielding, Laurence Sterne, Frances Brooke) ou allemande (le Goethe des Souffrances du jeune Werther) y ont également eu recours. Le roman picaresque s’effectue aussi à la première personne.
L’intérêt du récit à la première personne est qu’il implique directement ou indirectement le narrateur dans l’histoire qu’il raconte. Un avantage de l’usage de la première personne est qu’en permettant au personnage d’exprimer ses sentiments, ses pensées et ses expériences, le lecteur est également mis à même de s’introduire dans la vie du narrateur qui se dévoile à lui. Un autre avantage du récit à la première personne est qu’il peut servir à dissimuler des informations au lecteur, en particulier celles qui sont inaccessibles au narrateur.