Noé béal
Il se faut entraider, // c’est la loi de nature
Le mètre est donc le type de vers.S’il ne compte qu’une syllabe, c’est un monosyllabe ; deux, c’est un dissyllabe ; trois, trisyllabe, etc.
II - Le compte des syllabes
1° Le e muet
Le e, très mal dit « muet », est l’un des seuls véritables points d’achoppement dans le calcul des syllabes d’un vers. La diction quotidienne a tendance à « manger » les e, soit à la fin d’un mot (2) soit au milieu d’un mot (3) : « Ell’ m’pass’ le cur’dent » (au lieu de « Elle me passe le cure-dent »).
Quand vous lisez un vers, vous devez faire très attention aux e muets : il faut les dire et donc les compter, tous sauf le dernier du vers. Le e final d’un vers ne compte jamais :
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne
Le e de campagne ne compte pas. Le mot compte donc pour deux syllabes cam-pagne (et non cam-pa-gne).
Il reste alors deux cas à étudier : soit le e est devant une consonne, soit le e est devant une voyelle.
a) Le e devant consonne
Si, dans un vers, un mot se terminant par un e est suivi d’un autre mot commençant par une consonne, alors ce mot comptera une syllabe supplémentaire. En effet, devant une consonne, le e sera prononcé et compté, et formera donc une syllabe.
Exemple :J’ai vu fondre la neige (J’ai vu fon-dre la neige)
Le mot « fondre » compte pour deux syllabes « fon » et « dre », le e final du mot se trouvant devant un mot (« la ») commençant par une consonne (le « l »)
b) Le e devant voyelle
Si un mot se terminant par un e est suivi d’un mot commençant par une voyelle, alors le e ne comptera pas.
Exemple :L’opaque obscurité fermait le ciel béant ;
Le mot « opaque » est suivi d’un mot commençant par une voyelle (« obscurité »). « opaque » compte alors pour deux syllabes « o-paque » attention Le e d’« opaque » s’élide (il disparaît) si bien qu’on dit le vers ainsi : «