C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai lu ce roman de Delphine de Vigan. Il met en scène 3 adolescents en quête d’amour et de reconnaissance, dont les destins vont se croiser l’espace de quelques mois. L’aventure humaine qu’ils vont vivre ensemble, va transformer leur vie et les mener au seuil de la maturité et d’une certaine liberté. Lou (le Moi du titre), est une jeune surdouée (13 ans) totalement introvertie. Elle est très mal dans sa peau, se sent mal aimée et incomprise. Elle dissèque tout ce qui l’entoure par jeu et aussi pour palier au «mal être» qui l’oppresse. Elle se laisse piéger par son professeur qui l’oblige à faire un exposé ce qu’elle exècre par-dessus tout car elle déteste parler en public. Elle choisit comme sujet dans l’urgence et sans réfléchir : Les jeunes femmes SDF sous forme d’interview. En errant un peu partout dans Paris elle va trouver dans une gare, No, jeune fille de 17 ans qui est en grande détresse. Lou va d’abord l’utiliser pour son travail, puis petit à petit elle va s’attacher à elle comme on s’attache à une bouée. En trouvant No et en voulant la sauver, c’est elle même qui sera sauvée. No, victime expiatoire de sa propre mère qui l’a complètement rejetée, et héroïne malgré elle, traverse le roman comme une ombre. D’elle on ne connaît que les grandes lignes de sa tragédie personnelle. Elle semble flotter dans un «espace intermédiaire» ou les mots n’ont plus de signification. Elle va cependant jouer un rôle déterminant car elle va devenir le révélateur de tous ceux qui l’approchent, et notamment Lou que sa présence puis sa «non présence» vont aider à ouvrir les yeux sur le monde tel qu’il est, et sur elle-même. Lucas, ado, dans la même classe que Lou mais avec 2 ans de retard, vit seul dans un grand appartement. Il est le gardien de l’échec de ses parents divorcés et remariés chacun. Il souffre d’un manque d’affection et d’attention. Il cache sa