Nosferatu de murnau, etude du film
Voici l'article consacré au film dans le livre d'Alain Pozzuoli, La Bible Dracula - Dictionnaire du vampire, paru en 2010:
Dans les années 1830, Hutter, un jeune agent immobilier, est envoyé par son employeur en Transylvanie chez le comte Orlock, alias Nosferatu. Ce dernier, après avoir vampirisé le jeune homme, quitte son pays à bord d'un bateau rempli de rats pour regagner Brême, où il sèmera la peste.
Nosferatu fait partie des films "miraculés" qui ont failli disparaître à tout jamais, mais qu'un destin providentiel a tirés du néant. En effet, Murnau, ayant négligé d'acheter les droits du roman de Bram StokerDracula, n'en avait pas moins tiré une adaptation très fidèle, se contentant, avec son scénariste Henrik Galeen, de changer çaà et là un nom ou un lieu géographique. Avisée de ce détournement, Florence Stoker, la veuve de l'écrivain, porta plainte devant les tribunaux pour plagiat et remporta son procès. En 1925, la société de production Prana Film et le réalisateur furent alors condamnés à détruire toutes les copies du film existantes.
Par bonheur, une seule d'entre elles subsista, et c'est ainsi que quelques années plus tard, en 1930, le film réapparut en Allemagne sous le titre Die Zwölfte Stunde (La Douzième Heure), dans une version légèrement plus longue que le premier montage, et fut ainsi sauvé. Pour une fois, louons cette indélicatesse sans laquelle nous n'aurions jamais connu ce chef-d'oeuvre. Salué par les surréalistes, Nosferatu fait désormais partie des plus grands films de l'histoire du cinéma, exemple parfait de ce que l'expressionnisme allemand nous a donné de mieux et de plus abouti.
Tourné avec très peu de moyens et, nouveauté pour l'époque, en décors naturels (en Allemagne et en Tchécoslovaquie), Nosferatu (dont le sous-titre "Une symphonie de l'horreur" est significatif) aligne toute une série de scènes devenues cultes: la procession de croque-morts en hauts-de-forme