Note de lecture de l'ouvrage les désordres du travail
Titre : Les désordres du travail
Auteur : Philippe Askenazy
Editeur : Le Seuil
Parution : 2004
Prix : 13.60€
"Le travail s'est eclipsé du débat social à mesure que l'emploi l'envahissait. Le problème ne serait plus de le transformer, de l'organiser différemment, d'en améliorer les conditions, mais d'abord d'en avoir, fût-ce au prix de lourdes concessions sur sa qualité, son intensité, sa pénibilité.". Cette citation est la première phrase de l'ouvrage de Philippe Askenazy, auteur régulationniste dont la qualité des travaux n'aura pas échappé à ceux qui ont déjà croisé un de ses textes. J'ai lu ce livre voici quelques mois déjà et n'ai pas eu le temps à l'époque de le chroniquer. Y repensant dernièrement, j'ai songé que ce serait dommage de ne pas en parler. Il y est question, comme on peut le deviner maintenant, de l'évolution du travail dans les pays industrialisés.
Ce sujet a donné lieu ces dernières années à de nombreux développements, à une avalanche d'interprétations : tantôt la fin du travail était annoncée (voir Rifkin par exemple), tantôt l'ère d'un nouveau travail dans des boîtes "super cool" où l'on va travailler avec des T-shirts grunge ou - tout au moins - où l'on va travailler volontiers car on est enfin mis dans la situation d'un individu responsabilisé, l'ère des entreprises du post-fordisme peuplées de salariés opérant en équipes et chargé de tâches enrichies ou élargies et terriblement heureux comme ça. Beaucoup d'encre et de vidéo aussi sur ce qui serait le nouveau mal des travailleurs, le stress au travail (Voir "Le harcèlement moral" de M.-F.Hirigoyen, ouvrage emblématique sur le sujet), pour les cadres comme pour les ouvriers (et surtout les premiers - ce qu'une étude récente de je ne sais plus qui, la CNAM je crois, vient de contredire assez clairement). Askenazy cherche à montrer ici qu'il est temps de "reposer le travail". Sortir de certaines analyses par trop qualitatives et