Cet article est publié, dans la revue DIALOGUE, recherches cliniques et sociologiques sur le Couple et la Famille au second trimestre 2001 et rédigé par Annick-Camille DUMARET, psychologue et ingénieur de recherche à l’INSERM.
Il résume le thème d’un ouvrage coécrit avec Marthe COPPEL, médecin responsable de placements familiaux, intitulé « Que sont-ils devenus ? Les enfants placés à l’Œuvre Grancher. Analyse d’un placement familial spécialisé» publié en 1995.

Cette étude longitudinale publiée en 1995 dresse un bilan sur le devenir d’enfants placés en familles d’accueil entre 1960 et 1978 au sein de l’association l’Œuvre Grancher. Ce bilan tente de faire le lien entre les caractéristiques sociales de ces jeunes, de leurs propres failles et également celles de leurs familles d’accueil.
De plus est abordé dans cette étude l’impact de l’institution dans ce processus de socialisation et d’insertion socio-professionnelle.

Cette enquête est réalisée à une époque où l’accompagnement auprès des enfants placés se modifie : développement du travail en équipe pluridisciplinaire, nouvelle approche de l’enfance et de ses droits. L’auteur met en évidence les effets conjugués d’un passé jonché de carences graves suivi d’un placement stable sur l’insertion sociale et professionnelle à l’âge adulte. La majorité des personnes sollicitées a répondu.
L’exploitation des données recueillies permet à l’auteur de dégager trois profils d’insertion de ces adultes, dits « anciens placés » établis au regard d’un ensemble de compétences socio-relationnelles et professionnelles dénommé score global d’insertion générale.
L’étude démontre que la qualité de l’insertion socio-professionnelle est davantage liée à un cumul de facteurs de risque qu’à un facteur unique. Il apparaît également une baisse significative du processus de reproduction intergénérationnelle. Ceci ne peut être dissocié de l’évolution du travail social dans l’accompagnement des enfants placés.
Ces résultats sont