Note pour le grand expert
La base biblique est, on le voit, très succinte. Les rituels maçonniques ont considérablement développé le texte initial en créant la légende de l'assassinat d'Hiram. L'une des versions les plus anciennes de ce récit apparaît dans L'ordre des francs-maçons trahi et leur secret révélé (1744) : Adoniram, Adoram ou Hiram, à qui Salomon avait donné l'intendance des travaux de son Temple, avoit un si grand nombre d'Ouvriers à payer qu'il ne pouvoit les connoitre tous ; il convint avec chacun d'eux de Mots, de Signes et d'Attouchements différens, pour les distinguer...
La toute première édition de la légende d'Hiram se trouvait dans Masonry dissected (1730) de Samuel Pritchard.
Mais la plus belle version de la légende d'Hiram reste celle qu'écrivit Gérard de Nerval en 1850 dans son Voyage en orient. Nerval a donné à la franc-maçonnerie francophone l'un de de ses plus beaux textes. Sans dévoiler la cérémonie de l'exaltation à la maîtrise, il est permis de signaler que l'assassinat d'Hiram en constitue le principal élément. Nerval a su transcrire avec un réel talent tout ce qui caractérise l'humanité : amour, passion, fanatisme, envie, jalousie, amour propre, orgueil et lâcheté. Ce condensé des sentiments humains constitue la trame du récit nervalien mais aussi le mythe fondateur de la franc-maçonnerie. La franc-maçonnerie révèle, par le mythe d'Hiram,