Le 15 novembre 2013

Dans le cadre de ma prochaine représentation je souhaite mettre en scène une des pièces grinçantes de Jean Anouilh : La Grotte. Cette œuvre m’a marquée par son originalité et son retentissement morale. Ainsi, je désire matérialisé ce texte singulier sur la scène et lui offrir la gloire qu’il mérite. On peut penser que la mise en abyme est un procédé commun en théâtre, trop commun pour en tirer un succès exceptionnel. Cependant, la mise en abyme dans cette pièce est bien plus complexe et approfondie qu’ailleurs, car on n’assiste non seulement à la création d’une pièce mais aussi à toutes les difficultés que cela implique, autant pour l’auteur et le jeu des acteurs que pour le public. C’est une réelle exposition de la machine théâtrale. De plus, lorsque je choisis une pièce à représenter, j’ai souvent du mal à me décider entre une tragique ou comique. Celle-ci est donc parfaite car elle entremêle ces deux registres. D’un côté nous avons l’Auteur qui souhaite à tout prix présenter les scènes plus sentimentales de la pièce sans pour autant choquer les public avec des vulgarités. Ces scènes précèdent souvent le drame et imposent un ton tragique et pathétique. Du côté opposé, il y a le Commissaire qui veut absolument entreprendre son enquête policière qui repose sur plus de légèreté et de comédie. D’autre part, cette pièce traite de thèmes marquants dans la société du XX siècle. Ceux-ci justifient encore mon choix car je pense que l’effet moral sur le public est très important dans le théâtre. Les sujets du déterminisme social, les principes religieux et la condition des femmes sont démontés dans cette histoire. Si présents et polémiques encore ces temps-ci, ils me tient à cœur de produire une pièce qui relate de ceux-ci.
L’histoire de cette pièce est intime. Les comédiens doivent être capables de réellement entrer dans la peau des personnages car dans cette pièce tout se joue sur eux, maîtres de leur propre histoire que l’Auteur n’a pas