La presse est unanime sur les difficultés rencontrées par l’Etat de Californie. « Californie : l’Etat ingouvernable » titre The Economist, « Californie : le gouvernement nous manque » clame le San Fransisco Chronicles. Ses écoles, jadis les meilleures du pays, obtiennent aujourd’hui les pires résultats. Ses transports publics, son système d’acheminement de l’eau se détériorent. Ses prisons sont surpeuplées. Ironie du sort, la huitième économie du monde est en passe de devenir le premier failed state des Etats Unis. C’est ce qu’a exprimé récemment le professeur Kevin Starr, spécialiste de l’histoire de la Californie, dans un entretien au journal de University of Southern California. L’expert, en employant des mots si durs, souligne l’urgence de la situation. Failed state désigne la situation d’un Etat en faillite, un Etat qui ne parvient plus à assumer ses fonctions de base. Comment en est-on arrivé à une telle situation ? Comment la Californie qui a tout pour réussir se retrouve-t-elle confrontée à de telles difficultés ? La réponse est simple. Le problème, c’est la Constitution. Pour faire face au déficit budgétaire, le gouverneur Schwarzenegger a déclaré l’état d’urgence. Tous les moyens sont bons pour faire des économies. Le service public en souffre. La Californie est aujourd’hui incapable d’affronter les difficultés. Que le contexte économique soit favorable ou non d’ailleurs, la Californie rencontre toujours les mêmes problèmes. La crise actuelle ne fait que mettre en exergue l’inadaptation de la Constitution à la société. La seule marge de manœuvre dont dispose le gouvernement aujourd’hui, c’est de couper le budget des domaines dont il a la responsabilité et qui sont la santé, l’éducation, l’administration publique… Les citoyens sont donc directement touchés, dans leur vie quotidienne, par les dysfonctionnements de la Constitution. Il faut donc agir au plus vite et se concerter pour donner à la Californie la constitution qu’elle mérite, en « réparer » les