Les liaisons dangereuses: Lettre CIV
Un exemple de manipulation

I. Contexte romanesque :
Cette lettre CIV de Les liaisons dangereuses s’insère dans l’intrigue conçue et mise en marche par Mme. de Merteuil ayant pour but de punir M. de Gercourt de son comportement passé envers elle. Ce que la Marquise a planifié est de pervertir, avant son mariage, Cécile de Volanges, la jeune, pure et naïve fiancée de Gercourt qui vient de sortir du couvent et ne connaît rien aux usages du « monde ». Pour ce faire elle compte sur le Vicomte de Valmont, un jeune aristocrate libertin qui a été son amant et qui est resté son grand ami et confident.
Au moment de la lettre, objet de notre étude, la jeune Cécile a été déjà séduite par le Vicomte, malgré son penchant pour le jeune chevalier Danceny dont les lettres ont été découvertes et confisquées par sa mère, Mme. de Volanges, et la petite histoire amoureuse qu’elles cachaient coupée de racine.
Voyant sa fille « triste » et « silencieuse », alors qu’elle est simplement morte de fatigue après des nuits épuisantes auprès du Vicomte, Mme. de Volanges se trompe encore en demandant conseil à Mme. de Merteuil sur ce qui la tracasse, à savoir, comment procurer le bonheur de sa chère fille : doit-elle tenir la parole donnée à Gercourt et la marier à ce grand seigneur ? (dans ce cas le plan de la Marquise parviendrait à ses fins) ou bien, respectant le choix de sa fille, la donner en mariage au jeune Danceny ? (rendant ainsi inutiles tous les efforts de Mme. de Merteuil).
La réponse à cette question se trouve dans la lettre CIV que la Marquise de Merteuil adresse à Mme. de Volanges et constitue un clair exemple de texte argumentatif « manipulateur » parce que la Marquise ne donne pas son opinion « sincère » sur le problème posé, mais choisit froidement ses arguments pour que sa destinataire (Mme. de Volanges) fasse exactement ce qu’elle veut.

II. Analyse de la lettre :
1. Situation de communication.
Ce texte argumentatif est une lettre