Notes d'information et statistique
MONETAIRE
OUEST
AFRICAIN
N° 515 Juin 2001
ETUDES ET RECHERCHES
Notes d'Information et Statistiques
BANQUE CENTRALE DES ETATS DE L'AFRIQUE DE L'OUEST
CONJONCTURE ECONOMIQUE ET CREANCES DOUTEUSES BANCAIRES : UNE ANALYSE APPLIQUEE A L’ UMOA1 Ousmane OUEDRAOGO* (05 juin 2000 - révisé le 03 août 2001)
Résumé Il est généralement admis que le niveau relatif des créances douteuses des banques tend à s’ élever en basse conjoncture, alors qu’ haute conjoncture, l’ en amélioration de la situation financière des agents économiques se traduit sur le portefeuille des banques par une baisse des créances en difficulté. Allant au-delà de cette opinion, la présente étude s’ interroge sur l’ hypothèse qu’ une coïncidence entre une forte croissance économique et une élévation de la proportion des créances malsaines des banques n’ pas nécessairement fortuite. est L’ analyse s’ appuie sur le rôle du crédit bancaire dans la théorie de la croissance de Schumpeter, et donc à la fois sur l’ Ecole du development finance (qui reconnaît un rôle majeur aux structures bancaires et financières dans le processus de développement), et sur l’ approche structurelle de la croissance (qui montre que la croissance économique s’ accompagne d’ une déstructuration de l’ économie). Les tests économétriques utilisant des données de panel sur sept pays de l’ Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), confirment bien l’ opinion courante découlant de l’ analyse du cycle des affaires, et suggèrent aussi l’ existence d’ second effet non désiré (appelé ici «effet Schumpeter») un d’ une forte croissance économique sur la proportion des créances douteuses dans les crédits accordés par les banques. Ces résultats témoignent de l’ impact du financement bancaire sur l’ activité économique, en dépit de la faiblesse de la bancarisation. Ils confortent par ailleurs la nécessité d’ une veille attentive pour ce qui est notamment des actions de politique monétaire, lorsque l’ économie est en