Julien Le Mouël, Notre-Dame Providence, 2018-2019
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Neveu du roi de France, Charles VI, Charles d’Orléans bénéficie d’une enfance soignée au cours de laquelle il se sensibilise aux humanités et s’essaye à la poésie.
Cependant, cette époque heureuse ne dure pas. Voulant régner à la place de son frère, atteint d’une folie l’empêchant de gouverner, et ayant des rapports ambigus avec la femme de ce dernier, Isabeau de Bavière, Louis d’Orléans, le père de Charles, s’attire de nombreuses haines, …afficher plus de contenu…

Parce que ce texte est une ballade composée de trois septains de décasyllabes reposant sur un schéma ababbcc et d’un renvoi au schéma bbcc, Orléans peut conférer un souffle ample à sa mélancolie. D’un côté, sa segmentation quasi systématique du décasyllabe en 4//6 rejoint la courbe mélodique classique du français, fondée sur la disposition des groupes syntaxiques par masse croissante. D’un autre côté, le renvoi met en lumière la cause et le résultat de l’affliction d’Orléans en résumant et en répétant en un vers sa situation malheureuse.
b) Les désignations du retranchement de son pays natal
Le vers liminaire du poème, qui, symptomatiquement, lui sert de titre, possède une valeur programmatique. L’auteur rédige ainsi : « En regardant vers le païs de France » (v …afficher plus de contenu…

Cette séparation spatiale s’articule à une séparation temporelle. Alors qu’ils sont tous deux retenus en Angleterre, en mai 1433, Orléans et le duc Jean de Bourbon séjournent un mois à Douvres. Au cours de cette parenthèse surveillée, le prince regrette la vie en France passée, et sa mémoire lui recrée celle-ci à travers les souvenirs. Il déclare : « Un jour m’avint, a Dovre sur la mer, / Qu’il me souvint de la doulce plaisance / Que souloyë oudit pays trouver. » (v 2-4) En outre, la double opposition aspectuelle du passé simple à l’imparfait souligne cette séparation, par la mise en relief du premier plan de l’exil sur l’arrière-plan du