Personne n’a envie de savoir ce qui se passe dans les chambres d’hôtels, surtout lorsqu’elles sont rongées par les années et qu’un tas de poussière essaye tant bien que mal de cacher certains souvenirs sanglants qui reposent sous une planche de bois. C’est dans cette sorte de chambre que les deux amants trouvent le paradis terrestre. Adam enfonça une clé rouillée dans la serrure et poussa la porte. Ève sourit, il la prit dans ses bras et la porta jusqu’au lit en prenant soin de la déposer doucement. Il s’allongea à côté d’elle la regarda durant de longues minutes, charmé par sa beauté et par le bleu abyssal qui se logeait dans ses grands yeux. Elle se leva, enleva sa robe délicatement et alla tirer les rideaux avec une démarche si féline, que seulement les chats d’Égypte sont capable d’imiter. Adam quant à lui, n’avait pas la force de décrocher son regard des courbes pareilles à celui d’un violon. Il se leva et se dirigea, malgré lui, vers la cuvette, se laver le visage afin de se rassurer qu’il ne rêve pas. Le miroir reflétait le visage d’un jeune homme dans la vingtaine, cheveux bruns et les yeux pétillants de plaisir. Après quelques secondes à se regarder ainsi et à se dire combien il était chanceux d’avoir une déesse qui l’attendait de l’autre côté du mur, il se hâta d’aller la rejoindre. Ève l’attendait nue, sous ces draps qui ont connu cent mille ébats. Quelques feuilles rouillées frôlaient leurs corps en osmose tandis qu’un mouvement brusque arrêta le jeu des étoffes. Les amants se regardèrent dans les yeux en souriant et en se faisant la promesse que seulement la mort pourra les séparer. Ils se complétaient tel des morceaux de casse-tête pour former un tout, un être parfait, sans défauts. Adam se laissa porter par une sorte de transe en fermant les yeux pour apprécier le bonheur à l’état pur et se laisser porter par l’odeur de roses qu’Ève dégageait. Lorsqu’il reouvrit les yeux, elle n’y était plus. Il se retrouvait encore seul, dans son appartement, au