Noyon
Ressources et ressourcement de l’Histoire de l’art
Stéphanie Diane DAUSSY et Arnaud TIMBERT
« Voilà, Phèdre, de quoi je suis amoureux, moi : c’est des divisions et des synthèses ; j’y vois le moyen d’apprendre à parler et à penser. Et si je trouve quelqu’un capable de voir les choses dans leur unité et leur multiplicité, voilà l’homme que je suis à la trace comme un Dieu 1. »
[« Architecture et sculpture gothiques », Stéphanie Diane Daussy et Arnaud Timbert (dir.)] [ISBN 978-2-7535-1746-2 Presses universitaires de Rennes, 2012, www.pur-editions.fr]
la tenue en 2009, à noyon, d’un colloque consacré à l’architecture et à la sculpture gothiques, a été motivée par la proximité de la cathédrale dont le bâti et son décor ont fait l’objet, durant les dernières années, d’une investigation approfondie sur fond de renouvellement des outils d’analyses et de la méthodologie. évoquer ces recherches dans cette introduction permet, compte tenu des résultats déjà fournis 2, d’insister sur le nécessaire syncrétisme de l’approche d’un édifice et de son ornement, qu’il s’agisse de sculptures, de mobilier ou de revêtements, dans la perspective d’aller au-delà de l’apparence des formes 3. il convient par conséquent de mener une réflexion, en amont, sur l’activité intellectuelle du chercheur, car plus qu’une méthodologie, se met en place aujourd’hui une heuristique fondamentale à la connaissance. encore ne faut-il pas, pour reprendre Éric palazzo, se confiner « dans un désir d’appropriation absolue des traces du passé médiéval 4 ». Ainsi la démarche mène à outrepasser les limites tracées par l’histoire de l’art pour élargir son champ à une anthropologie de la création artistique qui suppose d’aborder et de penser la production des formes et celles-ci comme le signe de réseaux humains. l’anthropologie culturelle et l’histoire des mentalités favorisent en effet une investigation quasi inédite de l’architecture, au même titre que l’approche renouvelée de