Num Rique PQR
Information locale : le numérique bouscule le modèle de la PQR l Le gouvernement a accordé la TVA réduite à la presse en ligne. Des sites « pure players » se sont créés, notamment à Marseille, mais peinent à trouver leur équilibre économique.
ÉDITION
Paul Molga
— Correspondant à Marseille
Hubert Vialatte
— Correspondant à Montpellier
En répondant à la demande des sites d’information en ligne d’aligner la TVA sur un taux unique de
2,1 % pour tous les titres, quel que soit leur support, le gouvernement va-t-il accélérer les mutations de la presse quotidienne régionale ? « En trente ans, la PQR a perdu, selon les villes, entre 30 et 50 % de son lectorat en n’ayant pas su s’adapter aux nouveaux publics urbains des grandes villes, L’égalité fiscale du numérique et du papier risque encore d’accélérer cette dégringolade », constate le sociologue Jean-Marie Charon, enseignant à l’Ecole des hautes études en sciences sociales.
Depuis quelques mois, plusieurs titres en font les frais : début janvier à Grenoble, « 20 Minutes » a mis un terme à son édition locale.
Un peu avant à Marseille, c’est la lettre économique « Sud Infos » qui a été liquidée par le tribunal de commerce. En Midi-Pyrénées, la sortie de « Toulouse Mag » et de la lettre économique « Midi Presse
Service » (15 salariés), filiale de
« La Dépêche du Midi », a été arrêtée. « Le titre a pris de plein fouet l ’ a r r i v é e d e p l u s i e u r s “p u r e players” », analyse un connaisseur des médias locaux.
Galvanisées par le succès des ténors parisiens de la presse en ligne (Mediapart, Slate…), des équipes de journalistes régionaux tentent de se mesurer aux monopoles locaux. Leur investissement est dérisoire : du temps, une connexion
Internet et quelques connaissances dans la mise en page, mais ils essaient de se faire une place. Dans la cité phocéenne, Marsactu joue parexemplelestrouble-fêteavecun site qui entend « renouveler la vie démocratique », selon