objet theatrale
Ils ont leur vie propre. Ils peuvent être manipulés directement ou à l'aide de contrôle (comme une marionnette). Ce sont en général des objets à l'état brut, non transformés pour le spectacle et utilisés comme des personnages (comme un tube de dentifrice, un crayon, une boule à thé, un coton tiges, des oignons, un essuie-tout).
Le manipulateur doit trouver la respiration, le déplacement et la voix (s'il parle) de l'objet, en tenant compte de sa forme et de sa matière.
Ce décalage avec l'utilisation quotidienne des objets crée des situations poétiques et humoristiques.
De même que Shakespeare, dans les mises en scène qu’il réalisait au Théâtre du Cygne ou au Théâtre du Globe, représentait un lieu de bataille ou un intérieur par une simple pancarte comportant l’indication de l’endroit, de même Molière disait qu’un bon acteur peut se dispenser du soutien des éléments scéniques, d'une scénographie compliquée, car son corps, sa voix et un texte solide lui suffisent pour faire voir l'aube ou faire sentir le vent(2)- Pourtant, trois siècles plus tard, Kantor déclarait à Denis Bablet(3), que le problème de l'objet était pour lui très important. Aujourd’hui une compagnie lyonnaise de théâtre, le Turak Théâtre, s’appelle "théâtre d’objets".
Il convient tout d'abord de faire une mise au point terminologique. Dans le langage, coexistent souvent deux termes recouvrant en fait une même réalité: d'une part celui d’"accessoire", de l'autre celui d' "objet théâtral". Sur le plan lexical, le terme même d’"accessoire" (dans un emploi d'adjectif) est antonyme d’"essentiel"; il met donc en avant un aspect secondaire. C'est sans doute la raison pour laquelle, à un moment donné, à la suite d’un changement de perspective dans l'art du spectacle, s'est effectué le passage d'un mot à un autre. Il n'est pas fortuit que des spécialistes tels