Objet d'étude seconde bac pro tertiaire
Cette maison très secrète, fondée il y a cent soixante et onze ans, aligne des résultats flatteurs avec une régularité de métronome. Loin des modes éphémères, elle cultive son style BCBG. Le vrai luxe, en somme.
Attendez, je vais vous montrer quelque chose.» Soudain, au milieu de l'entretien, le P-DG d'Hermès se lève, ôte sa veste, puis retire sa ceinture... Un brin gênée, son élégante directrice de la communication n'ose pas interrompre le strip-tease présidentiel. L'accessoire repose maintenant sur la table. «Regardez cette qualité, s'extasie Patrick Thomas. Dix ans que je l'ai. Et dans vingt ans, je l'aurai encore.»
A l'heure où le bling bling fait vendre jusque dans les palais de la République, la célèbre maison du faubourg Saint-Honoré, imperturbable, cultive son style classique et intemporel. Pas de lunettes de soleil, ni de logos en strass. Pas de mannequins aux lèvres brillantes dans les pages des magazines. Mais encore et toujours ces cravates aux motifs sages et aux couleurs chatoyantes. Ces carrés de soie qui se transmettent de mère en fille. Et ces publicités improbables où un bellâtre, en pardessus de cachemire, baguenaude dans l'Himalaya aux côtés d'un yack noir à poils longs. hez Hermès, on ne donne pas dans l'éphémère. La preuve : les deux best-sellers du moment en maroquinerie, les sacs Kelly (pour Grace) et Birkin (pour Jane), ont été lancés respectivement en 1953 et 1984. Pour s'en offrir un, il ne suffit pas de sortir une liasse de billets. Ça aussi, ça manquerait vraiment de chic. Il faut choisir un type de cuir (crocodile, autruche, etc.), un coloris et un fermoir (en or, en argent ou incrusté de diamants). Et attendre.
Longtemps. Près de huit mois pour le Birkin en taurillon, un «premier prix» à 4 500 euros. «Mais, le jour de la livraison, raconte une jeune propriétaire, vous êtes tellement contente.»
La mention "Hermès" est cachée sous les rabats des sacs
«Contente», la maison l'est aussi. Depuis 2003, les ventes