Odyssée- homere: le récit d'ulysse
Au cœur même de l'Odyssée, Ulysse devient conteur de sa propre vie. Il retrace tout un pan de son existence. Parce que les aventures qu'il narre eurent lieu près de sept ans auparavant, on peut inférer qu'il dispose alors du recul nécessaire pour se juger lui-même. Ulysse s'est égaré, d'un point de vue géographique, depuis de longues années. En retraçant ce parcours tortueux, il met fin au désordre inhérent à son esprit et prépare ainsi son retour, la dernière étape de son parcours initiatique. Son récit montre clairement la prise de conscience du héros, parfois positivement : « mon âme jamais ne se laissa jamais persuader », assure-t-il concernant sa relation avec Circé (IX, v. 33) ; parfois négativement : « Mais je ne cédais pas, alors qu'il eût mieux valu,/car je voulais le voir, et s'il me ferait des cadeaux » (IX, v. 228), affirme-t-il à propos de sa curiosité face à Polyphème. Ainsi dresse-t-il un bilan mis en lumière par des formules de vérité générale : « moi je ne connais rien de plus beau que cette terre », dit-il au sujet d'Ithaque, « car il n'est rien pour l'homme de plus doux que sa patrie » (IX, v. 28 et 34). Les Phéaciens, attentifs, écoutent Ulysse narrer ces vérités du héros blessé par son expérience sans pareille.
- Ulysse, chant VIII, v. 477-481
« Tiens, héraut, porte ce morceau pour qu'il le mange à l'aède. Je le salue à travers mon chagrin.
De tous les hommes de la terre, les aèdes méditent les honneurs et le respect, car c'est la Muse, aimant la race des chanteurs, qui les inspire.