Oedipe roi, de sophocle
(...) Ô Dieux ! Je subis des maux innombrables ; mon peuple tout entier dépérit, [170] et l'action de la pensée ne peut le guérir. Les fruits de cette terre illustre ne mûrissent pas ; les femmes n'enfantent point et souffrent des douleurs lamentables ; et l'on voit, l'un après l'autre, tels que des oiseaux rapides, avec plus d'ardeur que le feu indompté, tous les hommes se ruer vers le rivage du Dieu occidental ! Antistrophe II. La Ville est épuisée par les funérailles sans nombre; [180] la multitude non pleurée et qui donne la mort gît sur la terre ; et les jeunes mariées et les mères aux cheveux blancs, prosternées çà et là sur les marches de chaque autel, demandent par des hurlements et des gémissements la fin de leurs maux déplorables. Le cantique lugubre et le bruit plaintif des lamentations éclatent et redoublent. Ô fille d'or de Zeus, envoie-nous un puissant secours ! [190] Strophe III. Contrains-le de fuir, cet Arès le Pestiféré qui, sans ses armes d'airain, nous brûle maintenant en se jetant sur nous avec de grandes clameurs. Chasse-le hors de la patrie, soit dans le large lit d'Amphitrite, soit vers le rivage inhospitalier de la mer de Thrace ; car ce que la nuit n'a point terminé le jour l'achève. [200] Ô Père Zeus, maître des splendides éclairs, consume-le de ta foudre ! Antistrophe III. Roi Lycien ! puisses-tu, pour nous venir en aide, lancer de ton arc d'or tes traits invincibles ! puissent éclater les torches flambantes avec lesquelles Artémis parcourt les monts Lyciens ! [210] Et j'invoque le Dieu éponyme de cette terre, à la mitre d'or, BacchosÉvios, le Pourpré, le compagnon des Ménades, afin qu'il vienne, secouant une torche ardente contre ce Dieu méprisé entre tous les Dieux ! SCÈNE 3.
Oedipe :
Tu pries, et il te sera accordé ce que tu désires, un remède et un apaisement pour tes maux, si tu veux m'écouter et agir contre cette calamité. [220] Je