Olympe de gouges
Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne par Olympe de Gouges
A la Reine. Madame, peu faite au langage que l'on tient aux Rois, je n'emploierai point l'adulation des Courtisans pour vous faire hommage de cette singulière production. Qu'un noble emploi, Madame, vous caractérise, excite votre ambition, et fixe vos regards. Il n'appartient qu'à celle que le hasard a élevée à une place éminente, de donner du poids à l'essor des Droits de la Femme, et d'en accélérer les succès. Si vous étiez moins instruite, Madame, je pourrais craindre que vos intérêts particuliers ne l'emportassent sur ceux de votre sexe. Vous aimez la gloire : songez, Madame, que les plus grands crimes s'immortalisent comme les plus grandes vertus ; mais quelle différence de célébrité dans les fastes de l'histoire ! L'une est sans cesse prise pour exemple et l'autre est éternellement l'exécration du genre humain. On ne vous fera jamais un crime de travailler à la restauration des mœurs, à donner à votre sexe toute la consistance dont il est susceptible. Cet ouvrage n'est pas le régime. Cette révolution ne s'opérera que quand toutes les femmes seront pénétrées de leur déplorable sort, et des droits qu'elle ont perdus dans la société. Soutenez, Madame, une si belle cause, défendez ce sexe malheureux, et vous aurez bientôt pour vous une moitié de royaume, et le tiers au moins de l'autre. Voilà, Madame, voilà par quels exploits vous devez vous signaler et employer votre crédit. Croyez moi, Madame, notre vie est bien peu de chose, surtout pour une Reine, quand cette vie n'est pas embellie par l'amour des peuples et par les charmes éternels de la bienfaisance. Je suis avec le plus profond respect, Madame, votre très humble et très obéissante servante. DE GOUGES
Les Droits de la Femme
Homme, es-tu capable d'être juste ? C'est une femme qui t'en fait la question ; tu ne lui ôteras pas du moins ce droit. Dis-moi ? Qui t'a donné le souverain