Omar
Antoon Krings l'école des loisirs
On m'appelle Omar pour un rien, j'me marre quand on me dit travaille je n'y peux rien, je bâille
Ainsi vivait Omar dans l'éternelle ville de Loukoum, bienheureux et joyeux, rêveur et chanteur à ses heures.
Une nuit, passant devant le palais de Loukoum, il entendit un chant si pur qu'il en fut charmé. Il resta silencieux à l'écouter et lorsque la voix se tut, Omar, brûlant de curiosité, se hissa jusqu'à la fenêtre et entra dans l'une des chambres du palais. Dans l'obscurité, il vit ce qu'il n'avait jamais vu : une princesse, une vraie princesse qui dormait et dont il tomba aussitôt amoureux.
La princesse Harissa, qui était vraiment d'une merveilleuse beauté, n'était pas mariée. « Il serait temps », dit le Sultan, « que tu choisisses un fiancé. » « Oh, là là, y'a pas urgence ! » « D'ailleurs, j'ai décidé d'inviter tous les princes disponibles. » « Ah, non, c'est pas vrai, t'as pas fait ça ! » « Suffit », dit le Sultan. « Je m'en fiche, de toute façon, j'ai pas envie de me marier ! »
Comme le Sultan l'avait dit à sa fille, un tas de prétendants royaux défilèrent un beau jour au palais de Loukoum.
Il y a le prince Raboul Hassan, le terrible guerrier. « Beurk ! » fit Harissa en le voyant, « il est plein de cicatrices partout ! » Suivi du prince Blablabla Abdalla. « Bon, il va la boucler un jour celui-là ! » Suivi de Poussah Ier, prince des Sofas. « Beurk ! Beurk ! Beurk ! Faudrait qu'il arrête le couscous, le Poussah ! »
Pour finir, on annonça un dernier prétendant : le prince de la Lune et des étoiles filantes. Une nouvelle fois, le Sultan se tourna vers sa fille. « Mon prince ! » s'écria Harissa. « Dis, Papa,tu veux bien, j'en suis sûre, je l'aiiime déjà et puis j'ai jamais été sur la lune. » Dans l'assistance, des voix s'élevèrent : « Mais, on le connaît, c'est Omar le poète ! » Démasqué, Omar dut avouer. Le prince de la Lune et des étoiles filantes n'était