On ne badine pas avec l'amour
Un thème adjacent complète le précédent et s'y oppose, sans être vraiment approfondi par Musset : celui de la nature, représentée par Rosette chez qui l'état de nature est associé à l'innocence et que Perdican relie au bonheur perdu de l'enfance.
Un point plus approfondi est constitué par l'anticléricalisme, Musset dénonçant le mode vie des hommes d'Église mais surtout la détestable éducation religieuse des jeunes filles qui les prive du bonheur terrestre de l'amour. La critique apparaît à travers la moquerie des religieux goinfres et délateurs mais bien plus encore avec la dénonciation de la perversion de la dévotion qui conduit à la haine des hommes plutôt qu'à l'amour de Dieu, perversion illustrée par l'évocation de la figure de Louise par Camille. Le personnage desséché et acariâtre de Dame Pluche est une autre illustration de la faillite de l'option religieuse, au-delà de l'éducation des jeunes filles.
Les thèmes majeurs de la pièce vont cependant plus loin que ces connotations d'époque pour atteindre des thèmes universels mais avec une coloration romantique particulière : il s'agit de l'amour et du sentiment tragique de la vie7. Musset met d'abord en scène, dans la lignée de Marivaux, le libertinage et le badinage amoureux produit de l'inconstance masculine (Perdican a un naturel sympathique mais il est aussi immature et cruel, avec Rosette notamment) mais aussi de la coquetterie féminine (Camille est « d'humeur changeante », elle provoque Perdican, pratique