On ne badine pas avec l'amour , la fantaisie et la liberté dans la scène d'exposition
- Le comique de répétition est classique, mais ici, il est volontairement souligné à outrance par les jeux d’opposition et de rigoureuse symétrie ; les personnages deviennent des mécaniques qui tournent à vide (cf. formule de Bergson sur le rire provoqué par « du mécanique plaqué sur du vivant »).
- Le comique traditionnel est mis à distance : les personnages de Blazius et de
Dame Pluche reposent sur des stéréotypes (le vieux prêtre ivrogne et pédant mais débonnaire, la vieille fille frustrée, bigote et acariâtre) mais les commentaires du
Chœur désamorcent les stéréotypes : par l’humour (« voilà notre plus grande écuelle ; buvez, vous parlerez après ») ou par l’ironie (« Pluche, ma mie » ; « chaste robe, vénérables jarretières » « honnête Pluche »).
2- Le parti pris de l’artifice
- Le choix d’une langue artificielle : la description des personnages par le Chœur fait la part belle aux termes rares ou vieillis, imagés et contrastant avec la trivialité des personnages, ce qui confère à ces expressions une charge ironique : « mule fringante », « poupon », « se balotte » pour Blazius ; « écuyer transi », « gourdine » pour Dame Pluche.
- Le ton burlesque dans la présentation des personnages par le Chœur et héroï- comique dans les éloges hyperboliques de Blazius et de Dame Pluche : le mélange des deux registres crée un excès d’artificialité qui fait éclater le grotesque ridicule des personnages et supprime tout réalisme.
3- un genre inclassable
- Le proverbe : genre mondain, divertissement imité du XVIII e siècle, pièce légère, amusante, courte et facile puisque la morale était contenue dans le proverbe ; mais ici le « proverbe » en question fournit un titre un peu menaçant, négatif en tout cas.
- La comédie dramatique : les termes forment une antithèse qui illustre la théorie romantique du mélange des genres ; en apparence, ce début est entièrement
comique,