on ne badine pas avec l amour
L'œuvre apparaît comme un proverbe qui tend vers le drame romantique mais se distingue de ce genre par l'absence de situation historiquement définie et d'héroïsation des personnages qui demeurent communs et relèvent plutôt de l'art romanesque.
Il existe bien un découpage formel en actes et en scènes mais ce sont souvent des tableaux avec une multiplication des lieux : plusieurs endroits à l'intérieur du château (salle de réception – salle à manger – chambre de Camille) mais aussi la place devant le château, lieu de contacts sociaux et au-delà la nature (champs - bois – bergerie, oratoire : lieu d'intimité et de drame lors de l'ultime confrontation). La diversité formelle apparaît aussi à travers les types d'échanges qui vont de la vivacité extrême (début de III, 2), à la tirade(chœur dans I,1, II,5 ou II,8) et au monologue (Perdican dans III, 1 et parodiquement Bridaine dans II,1).
Ce jeu sur le langage est complété par le jeu avec le théâtre, que ce soit à travers les procédés des lettres, des témoins cachés, la parodie de chœur antique ou le fait d'établir le spectateur en complice des manipulations diverses.
Le mélange des personnages (silhouettes des « fantoches » et personnalités plus fouillées3) participe aussi à l'éclatement du genre théâtral puisque, à cette diversité des personnages, correspond une diversité des tons qui vont du plaisant et du burlesque au tragique et au pathétique, avec une disparition progressive du comique4.
Thématique[modifier | modifier le code]
On rencontre des thèmes secondaires comme la problématique sociale, avec la caricature du baron dépassé par la situation, tout comme Blazius, Bridaine et dame Pluche qui ont échoué dans leur ambition éducative : il s'agit bien évidemment de la génération des vieux qui ne comprennent rien aux élans de la jeunesse. La question de la violence sociale est par ailleurs illustrée par Rosette, la paysanne méprisée par Camille et manipulée par