« On ne voyage pas pour se garnir d’exotisme et d’anecdotes comme un sapin de noël, mais pour que la route vous plume, vous rince, vous essore […] »
Sujet : « On ne voyage pas pour se garnir d’exotisme et d’anecdotes comme un sapin de Noël, mais pour que la route vous plume, vous rince, vous essore […] » N. Bouvier.
Dans la civilisation occidentale, où le quotidien est étouffant à cause d’une vie professionnelle prenante, l’individu est rarement épanoui sur le long terme alors le voyage, si possible loin du pays habité, est recherché pour se ressourcer et se refaire une santé. Bouvier s’oppose justement au touriste, enfermé dans sa bulle, qui ne fait que passer dans un coin du monde à la recherche de distraction et de belles rencontres insignifiantes sur le plan humain. Pour Bouvier, le voyage prend de l’intérêt lorsqu’il permet le changement, le dépouillement, vers une seconde naissance afin de donner un sens à sa vie. Mais comment y parvenir ? Il faut l’envie de rechercher l’autre, un bout d’humanité, pour que ces rencontres aboutissent à des émotions, à la manière des grands voyages de jadis, au temps où les premiers explorateurs ont découvert de nouvelles régions du monde. Sauf que ce temps est désormais révolu. Mais alors ce voyage, qui est censé vous transformer et vous régénérer, est-il encore possible dans notre vingt-et-unième siècle ? Aujourd’hui ce sont les aventuriers qui s’identifient le plus à cette définition, par leur volonté de vivre des périples dans des conditions inconnues et souvent difficiles ou de chercher des défis physiques poussés à leur paroxysme. En cela, effectivement, ces exploits vous transforment dans le sens qu’ils vous poussent dans vos limites, dans vos derniers retranchements, ils vous apprennent à vous dépasser en vivant des instants uniques. De quoi faire réfléchir sur le but du voyage. Reste que ces notions sont bien étrangères aux gens ordinaires qui, non préparés psychologiquement et physiquement, voient dans le dépassement de soi un but inutile et impensable pour s’évader.
Nos sociétés occidentales préfèrent en majorité se tourner vers le voyage