ondine
Ondine est une créature mythologique qui fait une apparition fugitive, elle disparaît aussi vite qu'elle apparaît. Elle apparaît à la fenêtre du poète la nuit « c'est moi, Ondine qui frôle de ces gouttes d'eau les losanges sonores de ta fenêtre », « rayons de la lune ». Elle disparaît « s'évanouit en giboulées qui ruisselèrent blanches le long de mes vitraux bleus ». Entre cette entrée et cette sortie, rien ne laisse supposer qu'elle ait pu rentrer dans la pièce.
Ondine n'a pas de visage, le poète ne donne aucune indication physique mis-à-part « en robe de moire, la dame châtelaine » (= tissu au reflet chatoyant, effet de vague). Ses sœurs ont des bras d'écumes « mes sœurs caressent leurs bras d'écumes », ils ont un château et vivent dans un univers aquatique avec leur père et leur mère « mon palais est bâti fluide, au fond du lac ». Aussi, Ondine ressemble à une princesse des flots dont la vie se résume à nager. Elle vit entourée des quatre éléments dans le lac, il y a le triangle de feu, de la terre, et de l'air.
Elle propose au poète un anneau et s'il accepte il deviendra prince et ensuite roi « être l'époux d'une Ondine, et de visiter avec elle son palais, pour être le roi des lacs ». Sa voix est à peine audible et elle parle en chantant « sa chanson murmurée, elle me supplia ». C'est une femme amoureuse qui a envie de séduire et de se marier. Elle veut capter l'attention du poète en disant « écoute, écoute » tel les sirènes avec Ulysse. Ondine lui montre l'anneau et le supplie de l'épouser. Elle n'a rien de maléfique, l'atmosphère nocturne est calme, le beau lac est endormi et rien de dangereux qui se produit. Le lac semble être un lieu de plaisir, de richesse, de beauté. D'ailleurs, même repoussée, rabrouée, elle ne se venge pas et reste sereine « éclat de rire », on dirait plutôt que dans sa famille il y a de l'espièglerie, de la gaieté, de la légèreté, de la liberté et de l'insouciance. On pourrait même dire que leur vie