Le Roi se meurt d’Eugène IONESCO, publié en 1962, fait partie des grandes œuvres du théâtre de l’absurde. Dans cette pièce, les deux reines mariées au roi sont des figures divergentes sur le plan physique et moral, mais aussi dans leurs fonctions.

La reine Marguerite est dépeinte comme ayant un physique neutre, et est même décrite comme étant « sans âge » ; elle est habillée de manière peu attrayante, ce qui lui confère une apparence sévère. Bien au contraire, la reine Marie, elle, est dépeinte comme étant jolie et fraiche ; elle fait preuve de coquetterie, puisque les didascalies relèvent le fait qu’elle porte des bijoux, ce qui lui confère une éventuelle jeunesse. [Indices de cette jeunesse à relever ; le seul port de bijoux ne suffit pas...] Ainsi, le lecteur de la pièce imagine que Marie a un physique plus attrayant que Marguerite.

Par ailleurs, sur le plan moral, la reine Marguerite est une femme dure et pragmatique. En effet, elle n’hésite pas à faire annoncer au roi que sa mort est proche, sans ménagements. Ce qui reflète son fort caractère : elle n’a pas peur d’affronter la vérité, et paraît peu attachée au roi. En revanche, la reine Marie est dépeinte comme une femme envahie de passion et de tendresse envers le roi, ce qui est démontré par sa gestuelle et ses répliques, qui soulignent son amour pour le roi. [Des exemples ?] De cette manière, elle le pousse à ne pas faire face à son destin en contredisant la reine Marguerite quand celle-ci tente de le lui faire réaliser. Le fait que ses répliques résonnent comme des lamentations, ou relèvent parfois d’un registre lyrique - « Mon Roi, Mon petit Roi » - suggère aussi sa sensibilité. Cependant, on trouve chez elle de l’égoïsme, qui s’exprime de façon implicite, par exemple, quand elle interroge le roi : Que serais-je si tu meurs ? » ce qui prouve qu’elle pense surtout à ce qu’elle fera après la mort tragique du roi, et montre la possessivité qui la motive. Tout à l’opposé de Marguerite, qui elle,