Souvenez-vous de Paradis, La Bossa Fataka de Rameau, Good morning Mr Gershwin... chaque spectacle de José Montalvo et Dominique Hervieu a suscité l’enthousiasme du public. Leur nouveau et dernier spectacle à quatre mains, Orphée, est consacré à l’homme et au mythe, rendant compte de cette richesse foisonnante où l’on retrouve les empreintes de Rubens, Monteverdi, Gluck, Philip Glass ou Cocteau. Mais où l’on retrouve surtout l’empreinte du duo Montalvo-Hervieu, haute en couleur, ludique, étonnante. Un monde peuplé de figures hors normes comme cet Orphée mi-homme, mi-dieu, doté de pouvoirs surnaturels, en l’occurrence celui de voler au-dessus du plateau, entre ciel et terre… À chacun de leurs spectacles, c’est l’imaginaire des spectateurs qui prend son envol pour des contrées pour le moins bizarres et drôles. Images technologiques, chant, danse, texte pour une réflexion sur l’amour, la perte, le pouvoir de l’art, dans un mouvement et une énergie qui suscitent des moments d’ivresse, de grâce physique, d’étrangeté, d’humour et de peur. Qu’on se le dise, car c’est tout de même bon de le savoir, Orphée n’est pas seulement un jeune et talentueux joueur de lyre, ainsi qu’il est souvent représenté, mais il est aussi un mythe. Alors petit cours d’histoire appliqué à la scène de la Maison de la Culture d’Amiens : Eurydice, le jour de son mariage, en tentant d’échapper au berger Aristée qui tentait de la séduire, est mordue mortellement par un serpent. Son époux Orphée, grand chanteur et poète, est inconsolable et finit par aller la chercher aux enfers. Grâce au pouvoir de ses chants, il obtient des divinités infernales la permission de ramener sa femme. Une condition lui est imposée : il ne devra pas regarder sa bien-aimée avant de l’avoir ramenée au séjour des mortels… Mais sur le chemin du retour, il ne peut résister au désir de se retourner et Eurydice lui échappe pour toujours… Revenu chez les mortels, mortifié, il ne peut se résoudre à fréquenter les femmes. Celles-ci se