L’Ostpolitik : actions et réactions

Pour un peuple vaincu et occupé comme l’était le peuple allemand, la politique étrangère signifiait tout autre chose que pour un peuple dont la vie politique se déroulait dans des conditions normales.1
En écrivant ces lignes, le premier chancelier ouest-allemand, Konrad Adenauer, formule clairement le problème fondamental de la politique étrangère en Allemagne d’après-guerre. La « question allemande » est une des plus délicates de la période d’après 1945. Depuis 19492, les deux États allemands deviennent l’un des points de cristallisation de l’opposition entre l’Est et l’Ouest. De plus, les contacts de la République fédérale d'Allemagne (RFA) avec la République démocratique allemande (RDA) sont soumis aux fluctuations des relations internationales et aux aléas de la Guerre froide.
La République Démocratique d’Allemagne existe seulement depuis 1949 comme une création artificielle de l’URSS car cet Etat ne repose ni sur une légitimité historique ni sur la volonté librement affirmée de ses habitants. C’est la raison pour laquelle de 1947 à 1961, environ quatre millions d'Allemands quittent la R.D.A. pour la République fédérale d'Allemagne. Leur fuite passe par Berlin, point de jonction des secteurs d'occupation soviétique et occidentaux. C’est pourquoi, le Mur de Berlin commence à être construit le 12 août 1961 afin d’empêcher l’émigration de milliers de personnes à l’ouest. Les travaux sont rapidement menés et un mur de béton, haut de quatre mètres, est élevé, coupant en deux les rues, les pâtés d'immeubles, les maisons. Comme l’illustre cette vidéo seuls quelques audacieux arrivent à franchir ce « mur de la honte » au péril de leur vie (Annexe 2). C’est lors de sa construction que la tension entre l’Ouest et l’Est atteint son paroxysme. D’ailleurs, pendant près de trois décennies le Mur de Berlin reste un symbole de la guerre froide et de la division du monde en deux blocs