Ottoman
Plusieurs causes lointaines et immédiates servent à expliquer l'instauration, en 1861, du régime de la Moutassarrifiya au Liban. Qu'ils s'agissent des symptômes associés aux réformes (Tanzimat) de 1839 et de 1856 qui donnent lieu à des conflits religieux entre maronites et druzes ou de la partition du Liban de 1846, on assiste à partir de 1840, à une escalade d'affrontements interconfessionnels et intraconfessionnels qui connaîtra son dénouement dans le massacre de 1860. .
Jusqu'en 1839, c'est-à-dire au moment des premières réformes ottomanes (les Tanzimat), le Liban était considéré comme un territoire autonome, bien qu'appartenant à l'empire ottoman, dans lequel cohabitaient paisiblement des dizaines de confessions différentes. Parmi les musulmans, on retrouvait les sunnites, les chiites et les druzes et parmi les Chrétiens : les maronites, les grecs-orthodoxes et les grecs-catholiques. Par le jeu des Capitulations, la France a fait des pressions pour que l'empire ottoman accorde certains droits aux chrétiens libanais (liberté religieuse, égalité politique entre musulmans et non-musulmans, etc.). De cette réorganisation de la Constitution ottomane, en 1839, va naître dans l'opinion musulmane une indignation du fait que l'Occident par son intervention fasse reculer l'islam devant la chrétienneté. La colère islamique contre l'Occident chrétien se porta sur les Chrétiens d'Orient, dont la majorité vivait au mont Liban. Ce geste politique marqua le début du conflit intercommunautaire.
En 1840, la guerre éclata entre les Maronites chrétiens et les Druzes musulmans. La tension communautaire entre les groupes puise ses sources dans la politique centralisatrice ottomane qui allait à l'encontre des mouvements autonomistes quelque soit la région. Il n'en allait pas autrement pour la montagne Libanaise, où les Turcs-ottomans voulaient empêcher l'unification territoriale entre les deux communautés confessionnelles. L'armée turque