Oui voila
Les Fables nous confrontent à un véritable bestiaire.
Si certains sujets, en effet, peuvent mettre en scène des hommes, il est plus délicat et plus recommandé d’évoquer certaines réalités humaines par le biais d’animaux : c’est une règle de bienséance, c’est-à-dire conforme aux normes morales d’une société.
Un souci de vraisemblance doublé d’une fonction symbolique anime donc La Fontaine dans la peinture des animaux. Certains animaux incarnent un état, un rang social : le lion représente le souverain ; l’ours, le tigre, le renard et le loup, les puissants. D’autres révèlent plutôt un trait de caractère : la pie, le bavardage ; la chèvre, l’entêtement ; le chat, l’hypocrisie.
Cependant, comme nous l’avons vu avec l’étude du loup, un seul animal n’est pas figé dans un rôle mais offre différentes facettes de son caractère. C’est là la richesse de la nature… humaine
La morale n’est pas toujours exprimée : quelquefois elle est implicite : il faut la déduire. C’est le cas de la Fable « La Cigale et la Fourmi ».
L’absence de morale clairement exprimée invite d’autant plus le lecteur à réfléchir, à se poser des questions
. La Fontaine n’a pas inventé le jeu des emblèmes1 où chaque animal représente une caractéristique humaine : déjà, au Moyen Âge, le renard incarne la ruse. Aussi, c’est un véritable bestiaire2, cent vingt-cinq animaux, que nous découvrons au fil de la lecture des Fables. Certains d’entre eux sont davantage évoqués que d’autres : ainsi, les animaux cités plus de vingt fois par le fabuliste sont, dans l’ordre, le loup, le renard, le chien et le lion. Quels sont leurs traits de caractère ? Quels desseins3 les animent ? Quelles leçons nous donnent-ils à méditer ?
Nous nous intéresserons au premier, cité vingt-six fois.
La réputation du loup varie en fonction des époques et des civilisations. Si tu te rends en Italie, tu pourras admirer en de nombreux lieux la louve romaine allaitant les jumeaux, Romulus et