OYONO Une vie de boy
Ferdinand OYONO, Une vie de boy, 1956.
Biographie de l’auteur
Ferdinand OYONO publie dans les années 1950 trois romans qui font scandale durant cette période de décolonisation. À travers ces ouvrages, l’auteur retrace la vie quotidienne en
Afrique pendant la colonisation et n’hésite pas mettre en cause l’administration, mais aussi l’Église et le police.
F. Oyono est né à Ebolowa, province du sud du Cameroun, en 1929. Il poursuit des études au lycée de Yaoundé avant de rejoindre la France, où il fait des études supérieures de droit
(Sorbonne) avant d’entrer à l’École nationale d’administration (ENA). En 1959, il débute une carrière de haut-fonctionnaire avant de devenir ambassadeur du Cameroun auprès des Nations
Unis, en Algérie, en Libye, en Grande-Bretagne et en Scandinavie. À partir de 1987, il occupe diverses charges de ministre dans son pays, notamment à la Culture et aux Affaires
Etrangères. Il décède le 10 juin 2010 à Yaoundé.
Résumé du livre
Toundi, rebaptisé Joseph par les missionnaires qui le recueillent, tient un journal dans lequel il raconte sa vie sous le régime colonial. Il a été instruit par le Père Gilbert. À la mort de ce dernier, il est placé comme « boy » au service du colonel, le « chef des blancs ». Cette situation permet à Toundi de rencontrer de nombreuses personnes et de rendre compte des relations qui se tissent au sein d’une société coloniale très violente et hiérarchisée.
Le roman dénonce fortement les pratiques autoritaires de la colonisation et l’objectification des colonisés. Selon ses maitres, Toundi ne reste pas à sa place, notamment lorsqu’il prend conscience de l’envers du décor. Maladroit dans ses rapports avec sa patronne, il est un témoin gênant des infidélités de cette dernière. Il finit par devenir, aux yeux des maîtres, l’incarnation des turpitudes intimes de « Madame », bien qu’il n’y soit pour rien. Il est injustement arrêté et passé à tabac, avant de tenter de s’enfuir. Il