Père et fils
Les relations entre générations ne sont parfois pas aisées, notamment entre parents et enfants. A partir de cette « fracture générationnelle », nous étudierons le cas de la relation entre père et fils.
Nous disposons pour cela d'un ensemble documentaire textuel et imagé. Le premier est un texte argumentatif de Bernard Golfier, Le procès d'un Tyran, tiré de la revue « Autrement » en 1984. Le second, toujours de la même revue, est de Christine Olivier : Pères empêchés. Nous avons ensuite deux lettres de Gérard Nerval à son père, le docteur Étienne Labrunie. L'une de 1839 et l'autre de 1854. Enfin, deux dessins de Sempé nous sont proposés.
D'après ce corpus, nous pouvons nous demander quelles peuvent être les causes d'un tel conflit entre un père et son fils et y a-t-il des solutions possibles pour y faire face ? Nous traiterons dans un premier temps les facteurs à l'origine de ce différend, puis nous verrons ce qui peut outrepasser ce conflit générationnel.
Le physique est souvent source de peur, et par ailleurs, le moyen de faire régner une autorité. C'est ce que se souvient Franz Kafka dans sa lettre (Doc 1). Cet enfant complexé par son corps se sent faible, lamentable, honteux face à ce père imposant. On peut d'ailleurs comparer cette relation à la représentation humoristique qu'a reproduit Sempé (Doc 4b). L'enfant est ridiculement petit devant le physique écrasant du père qui, une fois de plus, incarne l'autorité.
Cet autorité est d'autant plus affirmée par le rôle du grondeur qu’interprète le père dans la famille, et ce, prédéfini par la société et non par une entente conjugale. Ainsi, les rôles parentaux sont instaurés par défaut ou par « obligation » (Doc 2).
De ce fait, le père ne peut se détacher du préjugé « le père est le dominateur exempt du toute tendresse » (Doc 2). Par conséquent, il peut être considéré comme un tyran de l'ordre par sa prestance (Doc 1 et 4b). Mais l'esprit de paternalisme dont un père se doit avoir permet