Pacte autobiographique
« Pacte autobiographique » dit Philippe Lejeune… Est-ce bien sûr ?
Etymologiquement, le terme « autobiographie » (autos : soi-même, bios : vie, graphein, écrire) désigne une biographie écrite par celui qui en est le sujet. Les autobiographies sont en général des succès de par la satisfaction chez le lecteur d’un besoin d’authenticité et son goût du secret. Toutefois, l’autobiographie présente une particularité. Constatant que « la particularité de l’autobiographie est qu’elle affiche plus que d’autres genres son contrat de lecture », Philippe Lejeune, théoricien de la littérature et spécialiste de ce genre, annonce que « pour qu'il y ait une autobiographie, il faut que l'auteur passe avec ses lecteurs un pacte, un contrat, qu'il leur raconte sa vie en détail, et rien que sa vie. ». Il réunit alors une centaine de textes qu’il appelle « pactes autobiographiques », et les définit comme des « prologues où l’auteur définit son projet et prend des engagements vis-à-vis de son lecteur ». Existe-t-il un véritable et authentique pacte autobiographique ?
S’il est possible de poser par écrit sa propre vie, il est également possible de retrouver dans certains textes dits autobiographiques une part de fiction importante ; mais aussi dans les textes dits fictifs, de retrouver une part plus ou moins grande de vie de leurs auteurs. Ainsi, dans quelle mesure l’écriture de soi révèle-t-elle la vérité ?
Dans un premier temps, nous verrons en quoi écrire son autobiographie révèle l’intention chez l’auteur de dévoiler sa vie privée et donc de certifier son authenticité auprès du lecteur. Pour autant, ce « pacte autobiographique » entre l’autobiographe et le lecteur peut être contesté dans la mesure où c’est l’auteur qui a le pouvoir et non le lecteur ; lui seul décide de la vérité de l’œuvre. Ainsi survient un manque d’authenticité et une manipulation. Enfin, cette notion de « pacte » peut être dépassée de sorte que l’écriture, en elle-même, est