Après avoir lu « J’aime l’araignée et j’aime l’ortie », expliquer comment vous comprenez un des slogans du Romantisme « Le laid c’est le beau. »

Tout d’abord, le slogan « Le laid c’est le beau » n’est pas une citation de Victor Hugo. C’est une parodie de la préface de « Cromwell » : « Le laid y [la création] existe à côté du beau, le difforme près du gracieux, le grotesque au revers du sublime, le mal avec le bien, l’ombre avec la lumière. » créé par Benjamin Roudaud, auteur de la célèbre caricature graphique d’Hugo chevauchant Pégase avec derrière lui Théophile Gautier, Bernard-Adolphe Granier de Cassagnac, Francis Wey, et Paul Foucher, tous quatre romantiques.
En effet, l’œuvre « J’aime l’araignée et j’aime l’ortie » de Victor Hugo du recueil de poésie « Les Contemplations » (publié en 1856) peut être rattaché au slogan « Le laid c’est le beau ». Ce poème est anti-conformiste, parce qu’il énonce le fait que l’auteur aime des choses que la normalité n’aime pas, il s’oppose à l’opinion commune. Le titre en lui-même est une figure de style : une anaphore, employée pour mettre en valeur les mots « araignée » et « ortie ». Tout le poème est une défense des choses que l’homme n’aime naturellement pas, alors que selon Victor Hugo, ces choses ne demandent qu’à êtres aimées : « La vilaine bête et la mauvaise herbe / Murmurent : Amour ! » vers 27 et 28. Étant donné que l’araignée est jugée comme étant une sorte de monstre (du fait de sa « laideur » et de sa piqûre) et l’ortie comme une plante nocive (du fait du mal qu’elle procure lorsqu’on la touche), Victor Hugo décide de les prendre sous son aile et de démontrer qu’elles sont rejetées injustement ; il prend le laid pour le beau. Il tente aussi de provoquer la compassion auprès des lecteurs : « Passants, faites grâce à la plante obscure, / Au pauvre animal. / Plaignez la laideur, plaignez la piqûre, / Oh ! plaignez le mal ! » vers 17 à 20. La présence de phrases exclamatives prouve son engagement dans cette cause :