La consigne était de rédiger un évènement marquant de notre enfance, voilà le mien :

Paris, c’est encore plus grand à six ans ! C’était un de ces matins qui provoque une émotion de tendresse, qui nous fait frémir par la simple odeur si légère de la brume matinale qui nous submerge, qui nous fait rêver à l’idée de la passionnante journée qui nous attend, et c’est lors de cette matinée enivrante de sensations plus excitantes les unes que les autres que mes parents, mon frère, ma soeur et moi étions partis découvrir pour ma part l'époustouflante Dame de fer. Le réveil avait été difficile car très tôt, le dîner de la veille qui pesait encore dans mon ventre m’avait empêché de petit déjeuner bien que ce fut mon repas préféré !
Mon père à cette époque très mal organisé c’était obstiné à vouloir prendre en main l’escapade.
Au moment de mon réveil, il s’affolait à chaque coup d’oeil sur sa montre qui ne faisait que le presser, le désorienter et qui lui faisait oublier tout ce qu’il devait faire… Ce qu’il devait faire, c’est justement ce qu’il aurait dû prévoir la veille ! Et que bien sur, il n’avait pas fait !
Évidemment pris par le temps, nous nous étions empressés de tout mettre dans les sacs et de sauter dans la voiture.
Le trajet avait été long, très long, à vrai dire, je le cru interminable lorsque j’étais arrivé à compter quatre fois cent voitures dépassées par Papa, je n’étais encore jamais arrivé jusque là !
Mais mon désespoir c’était vu terminé lorsque j'aperçus la pointe de l’édifice tant réputé, la Tour
Eiffel. Ma mère quelques kilomètres plus loin prononça alors les paroles que j’attendais tant,
“On est arrivés !”, c’était la délivrance totale, comme une lourde et imposante cape que j’ôtais de mon petit dos. J’ouvris rapidement la portière et sortis hors du véhicule. Maman m’avait prévenu que “Paris c’est grand et dangereux, fais attention, restes près de moi !” et me le ressassait à chaque fois que je m’éloignais d’elle d’un